© Michel Cardin
Le Manuscrites de Londres


Solo Sonata 4 en Sol Majeur
(Smith-Crawford 5)

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Comme chaque fois, situons d'abord l'œuvre par rapport, aux sources manuscrites : dans ce cas, il s’agit d’une version à la fois unique et complète, c'est-à-dire qu'aucune comparaison avec autres manuscrits de la même œuvre n'a été nécessaire, comme c'est souvent le cas ; et nous n'avons exclu aucun mouvement supplémentaire qui aurait pu y être accolé, comme pour les suites n° 1 & n° 2 par exemple. Il est vrai qu'un Allegro et une Courente Royale en Sol voisinent avec la suite n° 4 dans le manuscrit, mais contrairement aux suites précitées, il n'y a pas de rapprochement stylistique qui puisse les unir.  Au risque de nous répéter, précisons bien que, quoi n'il en soit, toutes ces variations autour d'une même suite (ajout de mouvements ou versions alternatives avec substitution quelques mouvements) ne nous empêchent pas d'enregistrer les suites dans leur forme homogène de base (en prenant le Manuscrit de Londres comme première référence) quitte à regrouper plus tard les mouvements superflus ainsi que les pièces isolées (fugues, caprices, etc . ) dans un autre enregistrement.

Ce qui frappe d'abord dans la suite no 4, c'est la similitude entre les premières notes et celles du prélude de la première suite pour violoncelle seul Bach, en sol majeur elle aussi ; égale analogie entre la gigue et celle de la 3ème partita pour violon seul de Bach. Une troisième ressemblance nous surprend au milieu - et non au début, nuance intéressante - de la bourrée, où nous croyons reconnaître le "thème du forgeron" utilisé par Haendel, dans sa 5ème suite pour clavecin.

Le prélude, donc, nous rappelle Bach en tous points, sauf pour ses dimensions : court chez Weiss, peu enclin à développer ses préludes, mais qui en composa plusieurs, long chez Bach, qui semblait vouloir-y- épuiser tous les développements possible de la cellule thématique, mais qui en écrivit moins. À remarquer que Weiss n’a mis comme toujours aucune barre de mesure quoique l'accentuation soit bien régulière, et que l’unité de note est la croche,  ce qui suggère une vitesse plutôt modérée.

Une allemande élégiaque et méditative suit le prélude, lumineuse par ses fréquents débuts de phrases  par le registre haut.

La courante, aux souples arpèges, offre une nouvelle ressemblance, non pas de thème, mais de facture générale cette fois : impossible en effet de ne penser à Vivaldi. Les célèbres "modulations étirées" du prêtre roux se reconnaissent du début à la fin.

Comme à l'ordinaire. chez Weiss, c'est la bourrée qui suit la courante, et non la sarabande.  Brève et mélodieuse, ses phrases sont variées malgré leur amorce toujours identique : .

La sarabande garde résolument les caractéristiques qui distinguent le ton de sol majeur, soit un esprit très évocateur et vivant.

Le menuet est lui-même si  vivant que non avons cru bon de le jouer plus vite qu'à l'accoutumée, la voie supérieure et celle de basse se faisant rebondir l’une l’autre joyeusement par des entrées serrées.

La gigue conserve la même exubérance jusqu'à la fin, et est propice plus encore que les autres mouvements à des reprises agrémentées. Les arabesques ainsi ajoutées en augmentent son panache tout autant que son caractère conclusif.
 
 


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